Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/152

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rendre heureux, que vous n’aviez plus d’asile enfin que dans mon cœur. Vous ne m’aviez jamais dit que vous m’aimiez, mais il semblait que cela devait être… que cela ne pouvait être autrement, que ma vocation était de vous consacrer ma vie ; aussi… chaque jour, j’attendais confiante un aveu de votre part ; et lorsque désespérée de ne pas entendre cet aveu, je vous dis malgré moi : « Allez, vous n’aimez rien… vous ne serez jamais heureux !… » c’est qu’il me semblait en effet que vous deviez être toujours malheureux… si vous ne m’aimiez pas… moi qui vous aimais tant ! moi qui me croyais si utile à votre bonheur !… Depuis ce jour, vous m’avez avoué que vous m’aimiez ; j’en ai été bien heureuse… bien profondément heureuse ; mais cela ne m’a pas étonnée. Hier, ma mère m’a causé un violent chagrin en me disant toutes ces affreuses calomnies. Ne vous voyant pas, j’ai cru que vous partagiez ma peine à ce sujet… Voilà tout ce que j’avais à vous dire, Arthur, voilà comme je vous ai aimé, voilà comme je vous aime ; mais, par pitié, ne me tourmentez pas ainsi, redevenez ce que vous étiez pour moi !… Pourquoi ce changement ? encore une fois, que vous ai-je fait ? »

Pendant qu’Hélène s’exprimait avec une sim-