Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/154

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— La fable !… quelle fable ? — dit Hélène, qui ne pouvait concevoir mes soupçons.

Mais, sans lui répondre, je continuai : — Puisque vous raisonnez si sagement, comment n’avez-vous pas réfléchi qu’en me permettant de vous témoigner une préférence aussi assidue, vous vous compromettiez gravement ?

— Je n’ai songé à rien, je n’ai réfléchi à rien, puisque je vous aimais ; et pouvais-je d’ailleurs penser que ce que vous faisiez fut mal, puisque j’étais sûre de votre affection ?

— Ainsi, vous songiez dès lors à m’épouser ?

Hélène ne parut pas m’avoir entendu, et reprit : — Que dites-vous, Arthur ?

— Ainsi, — repris-je avec impatience, — vous vous croyiez alors assurée que je vous épouserais ?

— Mais, — me répondit Hélène de plus en plus étonnée, — je ne conçois pas les questions que vous me faites, Arthur… Réfléchissez donc à ce que vous me dites-là… Dieu du ciel ! après nos aveux ! notre amour… ai-je donc pu douter de vous… de… ? — Puis, s’interrompant, elle s’écria : — Ah ! ne vous calomniez pas ainsi !

Cette assurance en elle, ou plutôt cette confiance excessive dans ma loyauté, choqua telle-