Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/162

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roles de la tendresse la plus vraie, du repentir le plus sincère, les chasseront de votre pensée, ces mots affreux, si vous êtes assez généreuse pour suivre une inspiration qui vous vient du ciel ! » Et je me jetai à ses genoux.

Elle me lit relever, et continua avec un sang-froid glacial qui me navrait : « Vous comprenez, monsieur, que profondément indifférente à l’opinion d’un homme que je n’estime plus, et forte de ma conscience, j’aime mieux encore passer à vos yeux pour cupide…

— Hélène ! Hélène !… par pitié !

— Que de passer aux yeux du monde pour infâme… — ajouta-t-elle. — Aussi, cette réparation que vous m’avez offerte, je l’accepte…

— Hélène… mon enfant ! — dit sa mère en se jetant dans ses bras ; — Arthur aussi est généreux et bon, il a été égaré, aie donc pitié de lui…

— Hélène, — dis-je avec une exaltation radieuse, — je vous connais… vous auriez préféré le déshonneur… à cette vie de mépris pour moi… si votre instinct ne vous assurait pas que, malgré, un moment d’affreuse erreur, j’étais toujours digne de vous !

Hélène secoua la tête et ajouta, rougissant encore d’un souvenir d’indignation : — Ne