Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/167

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Jusqu’aux moindres détails matériels des préparatifs de notre union, tout me ravissait ; je m’en occupais avec une joie d’enfant. Ne voulant pas quitter Hélène, j’avais prié une amie de ma mère, femme d’un goût parfait, de m’envoyer de Paris tout ce qu’on peut imaginer d’élégant, de recherché, de magnifique, pour la corbeille d’Hélène.

Je me souviens que ce fut dans deux de mes voitures, que j’avais fait venir de Serval, que ces présents furent portés à Hélène, et offerts par mon intendant ; j’avais mis un grand faste dans cette sorte de cérémonie : les deux voitures, gens et chevaux, en grand équipage de gala, allèrent ainsi respectueusement au pas jusqu’à la demeure d’Hélène, à la grande admiration de la ville de ***.

Lorsque ces merveilles de goût et de somptuosité furent déposées dans le salon de ma tante et qu’Hélène y parut, le cœur me battait de joie et d’angoisse en épiant sou premier regard à la vue de ces présents.

Ce regard fut indifférent, distrait et presque ironique.

Cela me fit d’abord un mal horrible, une larme me vint aux yeux : j’avais mis, hélas ! tant d’amour, tant de soins à ces préparatifs !…