Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/181

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de notre époque, d’un positif exact et rigoureux.

De nos jours on ne se ruine plus ; il est du plus mauvais goût d’avoir des dettes, et rien ne paraîtrait plus ridicule et plus honteux que cette existence folle, désordonnée, et, au résumé, souvent fort peu délicate et honorable, qui a été longtemps tolérée comme type de la délicieuse étourderie française, que la vie vagabonde enfin de ces charmants mauvaises têtes et bons cœurs qui, ayant au contraire d’excellentes têtes et de fort mauvais cœurs, étaient généralement les plus vilaines gens du monde.

Rien au contraire aujourd’hui n’est de meilleure compagnie que de parler de ses biens, de ses terres, des améliorations qu’on y fait, et des essais agricoles, de l’aménagement de ses bois et de la beauté des élèves de toute sorte qu’on nourrit dans ses prés ; on devient, en un mot, extrêmement régisseur, et l’on a raison, car ces derniers jouissaient seuls et en maîtres du peu de magnifiques résidences qui restassent encore en France. Les séjours qu’on fait dans les terres se prolongent de plus en plus, et il y a une réaction évidente vers la vie du château pendant huit mois de l’année, et vers la vie des clubs à Paris durant l’hiver.

Mais pour revenir à M. de Cernay, il était