Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/188

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peut visiter un pair d’Angleterre, fils aîné d’un des plus grands seigneurs des trois royaumes, et qui jouit, en attendant mieux, de cinq à six cent mille livres de revenus ; et, avec tout cela, Falmouth est le seul homme véritablement blasé et ennuyé que je connaisse ; il a tout épuisé, rien ne l’amuse plus.

— Et M. du Pluvier, — dis-je à M. de Cernay, — quel est-il ?

— Oh ! M. le baron Sébastien du Pluvier, — me dit le comte d’un air dédaigneux et moqueur ; — M. du Pluvier est je ne sais pas qui, et il arrive je ne sais pas d’où ; ça m’a été une présentation forcée : il débarque de quelque castel de Normandie, je crois, avec une misère de vingt ou trente malheureuses mille livres de rente, qu’il va bêtement fondre dans l’enfer de Paris en deux ou trois hivers. Ce sera un de ces innombrables et pâles météores qui luisent un moment sous le ciel enflammé de la grande ville, et disparaissent bientôt à jamais dans l’ombre et l’oubli parmi les huées de ceux qui restent. Après cela, ajouta le comte, c’est une excellente trompette : dès que je veux m’amuser à répandre quelque bruit absurde ou quelque propos de l’autre monde, à l’instant j’embouche, si cela se peut dire, M. du Pluvier, et il fait mer-