Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/187

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temps était gris, sombre, brumeux. — Ah ! toujours du brouillard ! jamais de soleil ! dit Falmouth en baillant affreusement : puis du plus grand sang-froid du monde, il ajoute alors : — Envoyez chercher des chevaux. — Les chevaux arrivent, sa voiture de voyage est toujours prête ; on attelle ; son valet de chambre, très-instruit des habitudes de son maître, fait faire ses malles, et deux heures après, milord descendait de chez lui disant à son concierge : — Si on me demande, vous direz que je suis allé… et il hésita un moment entre Constantinople et Calcutta ; enfin il se décida pour Calcutta, et reprit avec un énergique et nouveau bâillement :

— Que je suis allé à Calcutta.

— En effet il y va, y reste trois mois, et revient avec l’impassibilité la plus admirable, tout comme s’il eût été simplement question d’aller à Baden.

— Lord Falmouth est d’ailleurs un homme extrêmement distingué ? — dis-je au comte.

— Il a infiniment d’esprit et du meilleur, — me répondit-il, — une instruction prodigieuse, et une non moins merveilleuse expérience pratique des hommes et des choses ; ayant voyagé dans les quatre parties du monde et surtout vu les principales cours de l’Europe, comme les