Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/191

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yeux bruns très-rapprochés du nez ; son sourire, gravement moqueur, me frappa aussi, et sans attacher la moindre signification à cette puérile remarque, je ne sais pourquoi l’histoire du vampire me revint à l’esprit, car je n’aurais pas donné un autre corps à cette création fantastique.

M. de Cernay me présenta à lord Falmouth, et nous échangeâmes les politesses d’usage. Vous n’attendions plus, pour nous mettre à table, que le renégat italien, que le comte appelait familièrement son assassin.

Enfin le valet de chambre annonça M. Ismaël : c’était le renégat.

Il était de taille moyenne, brun, nerveux, magnifiquement vêtu à l’égyptienne, et avait une fort belle figure, bien que d’un caractère sombre. Ismaël ne parlait pas un mot de français ; son langage se composait en partie d’italien vulgaire et de lambeaux de la langue franque.

Bientôt le maitre-d’hôtel de M. de Cernay ouvrit les portes de la salle à manger. Le déjeuner fut parfaitement servi à l’anglaise ; l’argenterie était de Mortimer, les porcelaines de vieux Sèvres, et la verrerie de Venise et de Bohème.