Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/202

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Pënâfiel, ma plus grande certitude vient, à ce sujet, de l’indifférence affectée avec laquelle elle paraît les traiter ; car elle est pour certaines choses d’une rare et profonde dissimulation.

— Il y avait, je le répète, dans tout ce que me disait M. de Cernay, un si singulier mélange de vraisemblance et d’étrangeté que je ne pouvais me résoudre à le croire ou à ne pas le croire. — Il faut, — lui dis-je, — que vous m’affirmiez aussi sérieusement tout ce que vous venez de me dire là pour que je regarde madame de Pënâfiel comme étant du monde… mais qui voit-elle donc ?

— La meilleure et la plus haute compagnie en hommes et en femmes, car elle a une des plus excellentes maisons de Paris, une fortune énorme, et elle revoit d’une façon vraiment royale ; de plus, son salon fait loi en matière de bel esprit, ce qui n’empêche pas madame de Pënâfiel d’être généralement détestée selon ses mérites.

— Et quelle femme est-ce, à part cela ? elle est donc spirituelle ?

— Infiniment, mais son esprit est très-méchant, très-mordant, et puis avec cela dédaigneuse, capricieuse, impérieuse à l’excès, ha-