Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/211

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bruits du monde et aux conditions de la course, ne voyaient dans cette lutte qu’une distraction, une manière de spectacle dont ils ne soupçonnaient pas le péril.

Le plus petit nombre, instruit du motif et du but caché qu’on prêtait à ce défi, tout en acceptant ou n’acceptant pas cette interprétation, comprenait du moins l’effroyable danger auquel allaient s’exposer les deux gentlemen riders.

Mais il faut dire que tous les spectateurs, et principalement les derniers dont on a parlé, attendaient l’heure de la course avec une impatience que je partageais moi-même, et dont j’avais presque honte.

Mais bientôt la foule se porta vers le centre du rond-point.

C’étaient MM. de Senneterre et de Merteuil qui venaient de descendre de voiture, et allaient monter à cheval pour se rendre à l’endroit du départ.

M. de Merteuil paraissait à peine âgé de vingt-cinq ans, sa taille était d’une élégance et d’une grâce extrême, sa figure charmante ; il paraissait calme et souriant, quoique un peu pâle ; il portait une casaque de soie, moitié noire et moitié blanche, et la loque pareille ; une cu-