Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/213

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me parut une dissimulation du meilleur goût, dans les termes où ils étaient, dit-on.

Ces deux charmants jeunes gens excitaient un intérêt pénible et général, tant était grave le péril qu’ils allaient affronter avec une témérité si insouciante. En effet, à quoi que se voue l’intrépidité, elle se fait toujours admirer. Il me parut aussi qu’un homme à cheveux blancs, d’une physionomie remplie de dignité, s’approcha de M. de Merteuil, et lui fit sans doute quelques observations pressantes sur le danger de cette course. Ces observations, accueillies avec la grâce la plus parfaite, demeurèrent pourtant sans effet, car en présence de cette foule si attentive MM. de Merteuil et de Senneterre, quel que fût le véritable intérêt de leur défi, ne pouvaient malheureusement paraître reculer devant le péril.

Enfin il fallut se rendre au point du départ ; un ami de M. de Cernay y alla avec MM. de Senneterre et de Merteuil pour assister à leur pesage et donner le signal.

Aussi la curiosité devint d’autant plus haletante qu’elle avait l’espoir d’être bientôt satisfaite.

À ce moment, entendant une grande rumeur, je me retournai et je vis le malheureux