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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/214

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M. du Pluvier, qui, sans chapeau, les cheveux au vent, le corps renversé en arrière, les jambes convulsivement tendues en avant, se roidissait de toutes ses forces, continuant d’être emporté par son cheval, qui traversa le rond-point comme une flèche et disparut bientôt dans une des allées contiguës, au milieu des huées des spectateurs.

À peine cet épisode bouffon était-il ainsi terminé, qu’un nouvel objet attira mon attention.

Je vis arriver lentement un très-beau coupé orange, au trot fier et cadencé de deux magnifiques chevaux noirs de la plus grande taille, et pourtant remplis de race et de ressort ; les armoiries et les contours d’argent des harnais étincelaient au soleil ; et sur l’ample draperie bleue du siège de même couleur que les livrées à collets orange, je remarquai deux écus richement blasonnés en soie de couleur, surmontés d’une couronne de marquis brodée en or. Je jetais un regard curieux dans cette voiture, lorsque M. de Cernay, passant assez vite près de moi, me dit : « J’en étais sur, voilà madame de Pënâfiel. C’est infâme ! »

Et sans me donner le temps de lui répondre, il s’avança à cheval vers la portière de cette