Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/219

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on comprendra facilement l’intérêt pour ainsi dire haletant qui attache toujours si vivement quelques spectateurs à une course de chevaux.

Mais dans cette circonstance tous les assistants semblaient avoir un intérêt immense et saisissant, tant le danger qu’allaient affronter ces deux gentlemen préoccupait tous les esprits ; je me souviens même que, par une nuance de tact qui distingue encore et distinguera toujours la bonne compagnie, aucun pari n’avait été engagé entre les gens bien élevés qui assistaient à cette course, car son issue pouvait être si fatale qu’on eut craint de s’intéresser à autre chose qu’au sort de ces deux intrépides jeunes gens, qui étaient connus de tous.

On s’attendait donc à chaque instant à les voir paraître ; toutes les lorgnettes étaient braquées sur l’allée du mille, car on ne pouvait encore rien distinguer clairement.

Enfin un cri général annonça qu’on voyait les deux jockeys.

Ils parurent au point culminant de l’allée, courbés sur leur selle, arrivèrent sur la première haie… et la franchirent ensemble.

Puis ils parcoururent d’une vitesse égale l’espace qui séparait la seconde haie de la première.