Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/229

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devaient trouver de l’écho même parmi les gens de la meilleure compagnie, la calomnie étant des plus accommodantes sur la pâture qu’on lui donne.

— Eh bien ! que dites-vous ? n’est-ce pas abominable ? — reprit M. de Pommerive en soufflant d’indignation, ou plutôt des suites de la fatigue que ses gestes mimiques et les éclats de sa voix de tête avaient dû lui causer.

— Je vous dirai, mon cher monsieur, — repris-je, — que vous avez été très-mal renseigné et que tout ce que vous venez de me conter là est positivement faux : je m’étonne seulement qu’un homme d’esprit et d’expérience puisse ajouter foi à de telles sottises.

— Comment cela ?

— J’assistais à la course ; par hasard je me trouvais très-près de la voiture de madame de Pënâfiel, et j’ai tout vu.

— Eh bien ?

— Eh bien ! madame de Pënâfiel a fait ce que tout le monde eût fait à sa place ; elle a demandé assez indifféremment quel était un homme dont le costume bizarre devait nécessairement attirer l’attention, et lorsque le cheval égyptien, en pointant, faillit à se renverser sur lui et l’écraser, madame de Pënâfiel a res-