Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/228

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en étendant et agitant ses bras vers son cher Turc, mais avec des cris si étouffés, mais avec des sanglots si inarticulés, qu’on la croyait folle ou en délire ; joignez à cela qu’elle était pâle comme une morte, qu’elle avait les traits tout bouleversés, les yeux hors de la tête et remplis de larmes, et vous jugerez quelle drôle de scène ça a du faire. Comme, après tout, ça pouvait passer pour de la sensibilité exagérée, ça aurait pu ne paraître qu’extraordinairement ridicule ; mais pour ceux qui savaient le fond des choses, c’était pis que ridicule, c’était odieux ; car, puisque madame de Pënâfiel avait déjà tant bravé les convenances, en venant assister à ce malheureux défi dont elle se savait l’objet, au moins aurait-elle dû ne pas se donner si indécemment en spectacle… et pour qui ? bon Dieu ! pour un diable de Turc que, cinq minutes auparavant, elle ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam ! »

fout ce que venait de me dire M. de Pommerive était sans doute d’une sottise et d’une fausseté révoltante ; vingt personnes pouvaient comme moi le démentir ; mais au point de dénigrement où on me paraissait en être arrivé envers madame de Pënâfiel, sans que j’en puisse encore pénétrer la raison, ces absurdités