Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/231

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ment, quelqu’un que je ne voyais pas ; car nous causions dans un corridor, et j’avais le dos tourné à l’escalier.

Au même instant, une voix d’homme me dit très-poliment avec un accent étranger :

— Mille pardons, monsieur, mais madame voudrait passer.

Je me retournai vivement, c’était madame de Pënâfiel accompagnée d’une autre femme, qui allaient entrer dans leur loge, et je gênais leur passage.

Je me rangeai en saluant ; M. de Pommerive disparut, et je me rendis dans ma loge.

J’étais extrêmement contrarié, en songeant que peut-être madame de Pënâfiel m’avait entendu, et comme, après tout, il se pouvait que les autres bruits qui couraient sur elle fussent vrais, j’éprouvais malgré moi une sorte de honte d’avoir paru m’être ainsi établi le défenseur d’une femme que je ne connaissais pas ; puis, prêtant aux autres mes habitudes de défiance et de calcul, il m’aurait été insupportable de penser que madame de Pënâfiel eût pu croire que, l’ayant vue venir, je n’avais ainsi parlé que pour en être entendu et me faire remarquer d’elle.

Une fois dans ma loge, et caché par son ri-