Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/237

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mange. Voilà trois ans qu’elle demeure avec madame de Pënâfiel, et elle en a une si grande frayeur, sans doute, qu’elle n’ose pas la quitter.

Cette interprétation me fit sourire, et je continuai.

— Et cet homme âgé… à cheveux blancs ?

— C’est le chevalier don Luis de Cabrera, un parent de son mari, qui pendant la vie du marquis habitait à l’hôtel de Pënâfiel ; il y habite encore, sert de chaperon à sa cousine, et surveille la tenue de sa maison et de ses équipages, bien qu’elle ait le ridicule d’avoir un écuyer, absolument comme dans l’ancien régime ; un vieux bonhomme qui ne mange pas à l’office et qu’on sert chez lui… Je vous dis que tous ses ridicules sont à ne pas les croire. — Mais, — dit le comte en s’interrompant, — qui entre dans sa loge ? Ah ! c’est madame la duchesse de X… ; elle vient sans doute lui faire des grâces pour lui amener quelqu’un à son concert, où tout Paris voudrait être invité, car madame de Pënâfiel a ensorcelé Rossini, qui doit tenir le piano chez elle, et y faire exécuter un grand morceau inédit Ah ! — continua M. de Cernay, — qui entre maintenant ? C’est le gros Pommerive… Quel pique-