Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/47

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lequel était la plus délicieuse ébauche de portrait d’enfant qui se put voir, une adorable petite figure d’ange de trois ou quatre ans, aux yeux : bleus et aux longs cheveux bruns… Je ne sais pourquoi il me sembla follement qu’une mère seule pouvait ainsi peindre… et qu’elle ne pouvait ainsi peindre que son enfant. Toutes ces découvertes, en m’attristant, irritaient de plus en plus mon intérêt et ma curiosité ; aussi, je me résolus à tout employer pour pénétrer le secret si opiniâtrement gardé par le curé.

Ce portrait d’enfant, dont j’ai parlé, était placé près d’une des fenêtres qui éclairaient cette pièce ; machinalement j’en écartai le rideau. Que vis-je ? À une lieue au plus… la mer !… la Méditerranée !… qui étincelait comme un immense miroir d’azur dans lequel le soleil se serait ardemment reflété… la mer qu’on voyait entre le versant de deux collines qui s’abaissaient doucement…

Cette vue était magnifique, et je pensais qu’elle devait surtout se révéler dans toutes ses splendeurs à l’âme poétique qui avait laissé dans cette demeure tant de traces touchantes de sa nature noble et élevée.

Un instant je détournai ma vue de ce majestueux spectacle pour la reposer un moment et