Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’alors me révélant, non-seulement l’élégance la plus choisie, mais de nobles habitudes d’art et de poésie, je pensais que jamais un esprit vulgaire n’aurait ni choisi ni embelli sa résidence de la sorte.

— Veuillez donc, monsieur, entrer là sans moi, — me dit l’abbé en me donnant une clef…

C’était son… Puis il reprit : — C’est un salon de travail.

J’y entrai…

Celte pièce, évidemment occupée d’ordinaire par une femme, était demeurée absolument dans l’état où celle qui l’habitait l’avait laissée : sur un métier à tapisserie on voyait une broderie commencée ; plus loin, une harpe devant un pupitre chargé de musique ; sur une table, un flacon et un mouchoir déployé ; un livre ouvert était près d’un panier à ouvrage : je regardai, c’était le deuxième volume d’Obermann.

Profondément ému en songeant qu’un malheur affreux et subit avait tranché sans doute une existence qui semblait si poétique et si heureusement occupée, je continuai d’observer avec une dévorante attention tout ce qui m’entourait. .. Je vis encore une assez grande bibliothèque remplie des meilleurs poètes français, allemands et italiens ; à côté… un chevalet sur