Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE III.

LE RÉCIT.


Après trois jours passés au presbytère de ***, j’avais fait assez de progrès dans la confiance du curé pour qu’il s’ouvrît entièrement à moi sur ce qu’il savait de l’histoire des hôtes qui m’intéressaient si singulièrement ; je tâche de rendre ici son grave et simple langage.

« Il avait quatre ans, monsieur, me dit-il, que je desservais cette petite paroisse, lorsque l’habitation que nous avons visitée fut achetée par procuration de M. le comte Arthur de ***, dont vous avez vu le portrait ; quant à son nom de famille, je l’ignore : tout ce que je puis présumer, c’est que le comte était d’une noble et ancienne maison, à en juger, du moins, par son titre, et le culte presque religieux que je lui ai souvent vu professer pour les antiques portraits qui garnissaient son cabinet.

Avant que le comte Arthur (car je ne l’ai jamais entendu nommer autrement) n’arrivât dans ce village, il y fut précédé par un homme