Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/57

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de confiance, accompagné d’un architecte et de plusieurs ouvriers de Paris, qui firent de la demeure commune et sans élégance qui existait la charmante habitation que vous avez admirée. Ces travaux terminés, les ouvriers partirent, et l’homme de confiance resta seul en attendant son maître. Bien que fort éloigné par position et par caractère de m’informer des gens qui venaient demeurer dans ce pauvre village, je ne pus empêcher certaines rumeurs, répandues sans doute par les ouvriers du dehors, d’arriver jusqu’à moi ; selon ces bruits, le comte, qui était fort riche, venait habiter parmi nous avec une femme… qui n’était pas la sienne… D’ailleurs, l’existence de ce gentilhomme avait été, disait-on, d’une immoralité si scandaleuse et si effrénée, que, sans être positivement obligé de se séquestrer du monde, la sorte de répulsion qu’il inspirait, à cause de certaines aventures, avait été telle qu’il s’était cru obligé de vivre désormais dans la solitude.

Vous concevrez sans doute, monsieur, que ma première impression dut être, sinon hostile, du moins extrêmement défavorable à cet étranger, que je ne connaissais pas, il est vrai, mais qui allait, dans la supposition où ces