Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/59

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de ses manières graves, polies et élevées, et surtout de l’étendue et de la noblesse de son esprit, qui se révéla dans la longue conversation que nous eûmes ensemble ce premier jour.

Il commença par me dire que, venant habiter le village de ***, il considérait comme un devoir et un plaisir pour lui de me venir visiter, et qu’il m’aurait la plus grande obligation de vouloir bien régler l’emploi d’une somme de vingt-cinq louis par mois qu’il mettait à ma disposition pour subvenir, soit à l’assistance des pauvres de cette paroisse, soit aux améliorations que je pouvais juger nécessaires, me priant aussi de m’entendre avec le médecin du village, qui souvent, ajouta-t-il, connaissait des misères et des souffrances que nous autres ministres ignorions ; il me suppliait, enfin, de croire que toute demande destinée à alléger quelques peines ou à prévenir quelque malheur serait accueillie et accordée par lui avec le plus vif empressement.

Que vous dirai-je, monsieur ! Le comte montra une philanthropie si sage, si haute, si profondément éclairée, que malgré mes préventions je ne pus m’empêcher d’être frappé d’étonnement et presque d’admiration en voyant qu’un homme si jeune encore, et qui