Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fin, et cette fin est épouvantable… C’était, il y a trois mois, un soir ; je causais avec ma sœur d’un fait qui me semblait très-inquiétant : deux paysans assuraient avoir vu un vieillard à cheveux blancs et à sourcils noirs, au teint cuivré, mais d’une vigueur rare pour son âge, escalader le mur du parc de la maison du comte ; puis, que peu de temps après ils avaient entendu deux coups de feu. Je me disposais à aller m’informer moi-même de ce qui en était, lorsqu’on vint me chercher à la hâte pour me rendre chez le comte. Ah ! monsieur, jugez de ma terreur !… je trouvai lui et elle, chacun percé d’une balle… Un des deux coups de feu avait aussi atteint leur pauvre petit enfant, qui était mort et paraissait endormi dans son berceau.

Le comte n’avait pas deux minutes à vivre ; ses derniers mots furent ceux-ci : « Marie vous dira tout… Donnez-lui vos soins… » Puis, il se retourna vers elle et dit : « Adieu… Marie !… hélas !… c’est pour toujours !… Ah ! c’est ma faute ! si je vois avais crue… pourtant !!! » Et il mourut.

Elle lui survécut à peine d’un quart d’heure ; et avant d’expirer, elle me confia le secret de cette terrible aventure, afin d’éclairer la justice