Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/142

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der, pour quelque temps du moins, aux preuves de la tendresse la plus enivrante.

Jamais aussi jours ne furent plus heureux et plus beaux que ceux qui suivirent cet aveu.

Presque tous les soirs, en rentrant chez moi, j’avais alors écrit avec délices le mémento de ces journées charmantes.

Aussi est-ce avec une sorte de tendre et respectueux recueillement qu’en transcrivant ces lignes sur mon journal je relis ces fragments épars, écrits autrefois pendant une des plus douces périodes de ma vie.


§ I.

Avril 18


J’ai été assez heureux aujourd’hui pour éviter à Marguerite une minute de chagrin, mais ce pauvre Candid est mort…

Je viens d’assister à son agonie… Brave et digne cheval, pourtant je l’aimais bien !…

Georges ne pleure pas, il est dans un désespoir stupide ; il m’a dit en anglais avec une indéfinissable expression, en me le montrant expirant : « — Ah ! monsieur ! mourir ainsi… et sans courir contre personne ! »