Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/149

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§ II.

Avril 18..


J’ai rencontré Marguerite aux Champs-Élysées. En parlant de chevaux, elle m’a dit : « Mais comment ne faites-vous pas plus souvent courir Candid ? On le dit si vite, si beau, et vous l’aimez tant… oh ! tant, que j’en suis presque jalouse, » ajouta-t-elle en riant.

À ce moment, M. de Ccrnay, qui était à cheval ainsi que moi, s’approcha de la voiture de madame de Pënâfiel, la salua et me dit :

« Eh bien, est-ce vrai ? Candid est mort. »

Marguerite me regarda avec étonnement.

« Il est mort, — dis-je à M. de Cernay.

— C’est ce qu’on m’avait dit, mais cela ne m’étonne pas : faire plus de sept lieues la nuit, en une heure quatre minutes ! de tel sang que soit un cheval, il est bien difficile qu’il résiste à cette épreuve, surtout sans être en condition. Et votre pari était de trois cents louis, je crois ?

— De trois cents louis.