Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/175

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Je l’ai tendrement remerciée ; elle m’a paru plus jolie encore que de coutume : elle portail une capote paille garnie de dentelles et de bleuets qui lui allait à ravir.

À trois heures je l’ai quittée, et je me suis rendu chez madame de V***.

Malgré nos folles conventions de la veille, d’après lesquelles je devais absolument passer pour un notaire, si je voulais jouir du charme d’un tête-à-tête, je me fis annoncer sous mon nom, et je la trouvai seule.

Elle m’a montré ses aquarelles, qui étaient véritablement d’une excellente manière, car cette jeune femme est parfaitement douée. Néanmoins, pour sortir des banalités, j’ai prétendu les trouver mauvaises, le dessin incorrect, la couleur fausse et outrée, le faire sans assurance et sans adresse.

« Vous n’y connaissez rien du tout, — m’a-t-elle dit en riant, — j’ai un talent charmant ; mais, comme vous dessinez aussi, c’est jalousie de métier.

— Nous ne nous entendrons jamais à ce sujet, madame ; vous trouvez vos aquarelles bonnes, je les trouve mauvaises, n’en parlons plus ; parlons d’un sujet à propos duquel nous serons sans doute d’accord.