Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/176

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— Et ce sujet, monsieur ?

— C’est la perfection de votre esprit et de votre beauté.

— Eh bien ! vous vous trompez fort, monsieur ; car, prenant à mon tour votre rôle de critique, tout à l’heure si injustement exercé aux dépens de mes pauvres dessins, je vous répondrai que, si vous me trouvez charmante, moi, je me trouve détestable, car j’ai mille vilaines qualités. Aussi, comme nous ne nous entendrons jamais à ce sujet, parlons d’autre chose.

— Hélas ! ceci est une prétention de votre part, madame ; malheureusement pour moi, vous n’avez pas tous les ravissants défauts que je vous souhaiterais, un surtout…

— Vous êtes fou ; voulez-vous en attendant une preuve de mon odieux caractère ?

— Je la désire ardemment, ce sera toujours cela.

— Écoutez-moi donc, et surtout ne m’interrompez pas. Une de mes amies intimes, très-méchante aussi, avait une vengeance à exercer contre une femme de sa connaissance ; vous n’avez pas besoin de savoir le pourquoi de cette vengeance. Mon amie était belle, ou plutôt jolie, vive, coquette, légère, ce que je vous