Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/179

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— Je pourrais vous répondre, madame, grâce à la même allégorie, et me créer à l’instant un ami intime qui se trouverait être justement l’homme excentrique de votre amie intime. Mais, tenez, pas de détours, parlons franchement ; vous me connaissez assez pour savoir que je suis secret. Est-ce une perfidie que vous me demandez ? N’accueillerez-vous mes soins qu’à cette condition ?

— Mais, monsieur, vous êtes fou…

— Pas du tout.

— Mais pourquoi supposer que ce que je vous dis de mon amie soit un prétexte pour vous parler de moi ? et que je pense le moins du monde à accueillir vos soins ?

— Eh bien, soit, supposez que l’homme excentrique ait ainsi parlé, et non pas moi.

— À la bonne heure, de la sorte on peut causer, nous rentrons dans le vrai. Vous auriez donc demandé à mon amie si elle exigeait véritablement de vous une perfidie ? Et si elle l’eut exigée, qu’auriez-vous répondu ?

— Que je me sentais capable, surtout avec elle, de faire toutes sortes d’infidélités… mais jamais de trahison.

— Et si mon amie avait pourtant mis ses bontés à ce prix ?