Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/200

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« D’honneur, ma chère, l’indignation vous sied au moins aussi bien qu’un bonnet de madame Baudrand ; jamais vous ne m’avez semblé plus jolie. Allons, mon ange, mon Don-Juan féminin, viens tromper à la fois les amants d’hier et ceux de demain… et faire à ce pauvre marquis défunt une nouvelle infidélité posthume… »

D’abord elle m’écouta stupéfaite, puis elle jeta un cri déchirant, me repoussa avec violence, et disparut dans sa chambre à coucher dont j’entendis brusquement fermer le verrou.

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Je revins chez moi comme un homme ivre.

Je n’avais qu’une sorte de perception confuse de ce qui venait de se passer.

Le soir je fus pris d’un accès de fièvre très-violent ; j’eus, je crois, le délire toute la nuit.

Le lendemain, mon valet de chambre me remit un paquet cacheté.

C’étaient mes lettres à Marguerite.

« Qui a apporté cela ? — lui dis-je.

— Mademoiselle Vandeuil, monsieur, à deux heures du matin.

— Et madame de Pënâfiel ?