Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/25

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preuve !… un soir qu’elle était restée chez elle au lieu d’aller à un concert, on avait vu très-tard ma voiture à sa porte.

En présence de faits aussi convaincants, aussi positifs, il fut donc bien et dûment établi que j’étais le plus fortuné des mortels.

Au milieu de ce bonheur, j’appris par M. de Cernay le retour de madame de Pënâfiel. Pour gagner son pari, le comte, à son insu, me servit à merveille, soit que madame de Pënâfiel m’eût entendu la défendre, soit qu’elle ne m’eût pas entendu.

Ainsi, dès qu’elle fut arrivée à Paris, chaque fois qu’il la vit, M. de Cernay s’exclama sur cette singularité de ma part, de n’avoir pas cherché à me faire présenter chez elle ; chose d’autant plus étrange, ajoutait M. de Cernay, que je voyais absolument le même monde qu’elle, que je l’y rencontrais presque chaque soir, et que je le savais, lui, le comte, assez des amis de madame de Pënâfiel pour le prier de me procurer un honneur dont tous se montraient si jaloux. Mais, reprenait M. de Cernay, il fallait dire aussi que j’étais fort sérieusement occupé d’une jeune femme charmante, et que sans doute on m’avait fait bien promettre de ne jamais approcher de l’hôtel de Pënâfiel, sorte