Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/33

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imposait tout d’abord à chacun la valeur au taux de laquelle il était désormais irrévocablement reçu et compte dans le monde.

Le nombre déjà restreint de ces sortes de maisons, si souverainement influentes qu’elles décidaient seules et sans appel de la place de chacun dans la très-bonne compagnie, diminue de jour en jour.

Cela se conçoit ; il n’y a plus guère d’hommes sur qui exercer cette omnipotence ; la vie des clubs et des chambres représentatives, ces autres grands clubs politiques, a tout envahi. Entre le discours d’aujourd’hui ou celui de demain, entre une partie de whist ou une revanche de deux ou trois mille louis, parmi tous les calculs anxieux et absorbants d’un pari de course, dans laquelle on a engagé un cheval pour une somme énorme, il reste bien peu de temps pour cette causerie douce, intime, fleurie, élégante, qui d’ailleurs n’a pas d’écho dans le pays ! comme disent les monomanes de la tribune, et ne vous fait ni perdre ni gagner d’argent au whist ou sur le turf [1].

Et puis cette existence du monde est gê-

  1. Terrain de course, — dans cette acception, — endroit où s’engagent les paris.