Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ayant été assez heureux pour rencontrer à Londres le célèbre Arthur Young, il m’avait parlé avec le plus grand enthousiasme du savoir extraordinaire d’une de mes compatriotes, très-jeune femme du plus grand monde et de la plus jolie figure, qui, me dit-il, « lui avait fait les éloges les mieux instruits et les plus savamment circonstanciés, sur sa fameuse théorie optique des interférences, mais l’avait vivement attaqué sur la valeur syllabique ou dissyllabique qu’il prétendait appliquer aux hiéroglyphes, au contraire du système de Champollion. »

Ce fait m’avait paru si singulier, et il acquérait une si grande autorité par l’admiration du savant remarquable qui me le racontait, que j’en avais pris note sur mon journal de voyage. Ce ne fut qu’à Paris, quelque temps après avoir vu et entendu nommer madame de Pënâfiel, que, me rappelant confusément l’anecdote d’Arthur Young, je feuilletai mon mémento, et que j’y trouvai en effet ces détails et le nom de la marquise.

Encore une fois, tout ce que je savais de madame de Pënâfiel : ses bizarreries impérieuses, sa coquetterie si artistement et si continûment étudiée, disait-on, que de chacune