Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/36

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de ses poses elle savait toujours faire le plus charmant tableau en se posant sans cesse « en délicieux portrait ; » son humeur fantasque, ses connaissances scientifiques, prétentions toujours malséantes pour la femme qui les affiche ; tout cela était loin de m’imposer.

Les femmes dont on parle beaucoup et très-différemment ont rarement ce pouvoir ; elles recherchent trop les spectateurs pour ne les pas craindre ; une femme sérieuse, digne et calme, dont on ne dit et dont on ne sait rien, impose bien davantage.

Et puis, d’ailleurs, un homme d’un caractère froid et réservé, s’il ne peut prétendre à de grands succès, sera toujours sur d’être parfaitement au niveau de tout et de tous, les gens extrêmement agréables ou extrémement ridicules étant les seuls qui se produisent absolument en dehors.

Je le répète, ce fut donc sans inquiétude, mais avec un sentiment prononcé de curiosité presque malveillante, que je me rendis à l’hôtel de Pënâfiel, un mercredi, en sortant de l’Opéra.

La tenue ordinaire de cette maison était véritablement princière. Dans le vestibule fort élevé, orné de statues et d’immenses bassins