Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/41

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sation, qui prouve toujours des connaissances au delà d’une éducation ordinaire.

Je ne sais si madame de Pënâfiel fui piquée de ma réserve qui venait de lui faire perdre une si belle occasion de montrer son savoir, ou si elle crut mon ignorance affectée ; mais elle ne put dissimuler un mouvement de dépit ; pourtant, avec un art et un tact infinis, elle revint aux druides, et, passant des inscriptions celtiques au costume si pittoresque des prêtresses des Gaules, à leur robe traînante, au charmant effet que devait produire une coiffure de branches de houx dans les cheveux noirs ou blonds, elle fit très-naturellement descendre la conversation des hauteurs scientifiques où elle l’avait d’abord montée jusqu’aux vulgarités de la toilette du jour, et l’entretien se généralisa.

J’avoue que ces différentes transitions furent ménagées très-habilement par madame de Pënâfiel, et que toute autre qu’une femme d’un esprit fait, abondant, adroit et rompu au monde y eût échoué.

J’étais loin d’être étonné, car je ne m’attendais pas à trouver chez elle de la candeur et de l’inexpérience ; aussi, déjà las de ce creux bavardage, et sentant bien que ce ne serait ni là ni à cette heure que je pourrais observer à