Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/40

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de Pënâfiel ; le sujet est, je crois, l’amour d’une prêtresse des Gaules. »

Madame de Pënâfiel, saisissant aussitôt ce thème, le broda à ravir, et, après avoir démontré toutes les ressources d’un sujet si dramatique, elle saisit immédiatement l’occasion de faire de l’érudition sur la religion des druides, sur les pierres celtiques ; puis je pressentis qu’elle allait sans doute bientôt arriver par une transition très-naturelle à la discussion sur la valeur syllabique des hiéroglyphes, renouvelée d’Arthur Young.

M’étant, par hasard, assez occupé de ces études, parce que mon père, grand ami du célèbre orientaliste M. de Guignes, avait, dans sa retraite, longtemps médité ces problèmes alphabétiques, j’aurais pu faire singulièrement briller madame de Pënâfiel, et sans doute à mes dépens ; mais sa prétention me choqua, et je répondis bientôt à une attaque hiéroglyphique cette fois des plus directes par l’aveu le plus net de ma profonde ignorance dans ces matières, dont la seule aridité m’épouvantait.

Cet aveu d’ignorance me parut soulager d’un poids énorme les autres hommes, car ils eussent rougi de rester en dehors d’une telle conver-