Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/68

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Pënâfiel, mais je ressentais pour elle, à mesure que je la connaissais plus intimement, un très-vif intérêt, causé autant par son charme, par son esprit, par ses qualités, par la naïveté même de certains défauts qu’elle ne contrariait pas, que par l’acharnement avec lequel le monde l’attaquait sans cesse ; acharnement contre lequel je m’étais souvent et très-durement élevé.

Ce n’est pas sans quelque fierté que je me rappelle cette circonstance, rien n’étant plus ordinaire que la lâcheté moutonnière avec laquelle on se joint aux médisants pour déchirer ses amis absents.

D’ailleurs, j’avais peu à peu découvert la fausseté de mille bruits absurdes auxquels, du reste, j’avais ajouté foi tout des premiers.

Ainsi, lorsque je pus causer un peu confidemment avec madame de Pënâfiel, je lui avouai très-franchement que sa présence à cette course fatale où M. de Merteuil avait été tué m’avait semblé au moins étrange.

D’un air fort étonné elle me demanda pourquoi.

Je lui dis que M. de Merteuil et M. de Senneterre étant fort de ses amis, en un mot, extrêmement de ses adorateurs…