Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/77

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de gaieté, ne la louaient jamais comme il fallait, tandis qu’elle, ne manquait pas le terme précis de la flatterie ; aussi préférait-elle de beaucoup ses propres admirations et, s’y tenait-elle.

On ne saurait croire en effet jusqu’à quel point madame de Pënâfiel avait poussé cet art d’être charmante à voir.

Ainsi, peignant à ravir, elle avait une sorte de parloir, à la fois salon, bibliothèque et atelier, arrangé avec un goût parlait, et où elle se tenait de préférence. Or, selon son air, sa toilette ou sa physionomie du jour, au moyen de stores et d’anciens vitraux très-habilement combinés, elle se trouvait plus ou moins éclairée, et cela avec la plus admirable, la plus poétique intelligence du coloris et des mille savantes ressources de l’ombre et de la lumière artistement opposées.

Par exemple, lorsque madame de Pënâfiel était nerveuse et pâle, et que, toute vêtue de blanc, ses beaux cheveux bruns, brillant de reflets dorés, arrondis en bandeaux, elle était assise sous un demi-jour, qui, tombant d’assez haut, projetait de grandes ombres dans l’appartement, il fallait voir comme cette faible clarté, en s’épanouissant seulement sur son beau front,