Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/85

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liesse, a bien voulu nous prêter ces gras chérubins pour égayer nos misères, les jeunes chrétiens danseurs pratiquent assidûment nos joies profanes, sans pour cela négliger les plaisirs sacrés.

En effet, le jeune chrétien danseur doit encore posséder sa chronique d’église et de sacristie, ainsi qu’un habitué d’Opéra possède la chronique des coulisses.

Le chrétien danseur doit donc connaître les prédicateurs à la mode, leurs mœurs, leurs habitudes, leur vie privée, anecdotique : raconter comment l’abbé *** n’écrit pas ses sermons, — comment l’abbé *** a supplanté l’abbé ***, — comment l’abbé *** a bonne ou mauvaise grâce en prêchant, — comment un vicaire de Saint-Thomas-d’Aquin a cavalièrement rembarré son curé, — comment une âme pieuse a retrouvé sur le chapeau d’une bonne dame d’un âge mûr, mais encore leste et accorte, quelques aunes de superbe dentelle qu’elle avait offertes au jovial curé de S***, pour servir de devant d’autel à son église, etc., etc. —

Le chrétien danseur doit, en tin mot, savoir quelles sont les meilleures places de l’église pour voir et pour entendre prêcher, ne jamais manquer la première audition d’un sermon ou