Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/84

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baptisée l’Inquisition. La question est encore pendante. —

Toujours est-il qu’en voyant ces apôtres en gants glacés et à chevelure pyramidale, arriver tout essoufflés d’un galop, s’abandonner au délire de la valse en dévorant des yeux leur danseuse, et aller ensuite oublier ou rêver tant de charmes dans la brûlante intimité des pierrettes du bal Musard, on ne les croirait pas d’abord beaucoup plus chrétiens qu’Abd-el-Kader.

Pourtant, grâce à quelques révélations indiscrètes sur la topographie des religions divines, à quelques confidences compromettantes sur l’espèce, la durée des peines éternelles, et surtout à leur air de fatuité triomphante, on devine, on pressent bientôt l’ange surnuméraire, sous l’enveloppe terrestre de ces jeunes chrétiens.

Leur seul tort est de ne pas assez dissimuler qu’ils sont du dernier mieux avec Jéhovah, en bonne fortune réglée avec la Providence, qu’ils ont tout plein de bonnes connaissances là-haut, et que les séraphins sont fort leurs serviteurs.

Mais en attendant l’heure de retourner auprès du roi des rois, qui, dans un moment de