Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/89

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à la conversation en mangeant une glace, ne renversait pas d’un mot ces heureuses et douces espérances. Ce sont alors des menaces si épouvantables, si formidables, qui sentent si fort le soufre et le bitume, qui vous montrent si certainement un avenir de flammes éternelles, de fourches éternelles, de rôtissoires éternelles, qu’il ne reste plus aux pâles humains qu’à crier désespoir et fatalité, et, en attendant l’effet terrible des prédictions des chrétiens danseurs, qu’à se livrer à un galop sans fin ou à une orgie des deux mondes, digne du festin de Balthazar.


CHAPITRE VI.

LE PARLOIR.


Mais j’arrive à un épisode à la fois bien doux et bien cruel pour mon souvenir, et dont la pensée me fait encore rougir de bonheur et de regrets.

Un jour, je ne sais pourquoi, je me trouvais dans une disposition d’esprit singulièrement haineuse et méfiante ; j’avais ressenti une im-