Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pression malveillante contre madame de Pënâfiel en m’apercevant de l’influence que sa pensée commençait d’exercer sur moi. Je m’en trouvais irrité, ne croyant pas assez reconnaître la réalité de ce qu’était madame de Pënâfiel pour éprouver un tel sentiment sans le beaucoup redouter.

Ce jour-la j’allai chez elle : contre l’habitude de sa maison, toujours ordonnée à merveille, lorsque les gens de livrée m’eurent ouvert la porte qui fermait le vestibule, je ne trouvai pas de valets de chambre dans le salon d’attente pour m’annoncer. Il fallait, avant d’arriver au parloir de madame de Pënâfiel, traverser trois ou quatre autres pièces dans lesquelles il n’y avait pas de portes, mais seulement des portières. N’étant pas prévenue, il était difficile qu’elle m’entendit arriver, le bruit de mes pas étant absolument amorti par l’épaisseur des tapis.

Je me trouvai donc très-près de la portière qui fermait son parloir, et je pus contempler madame de Pënâfiel avant qu’elle ne m’eut aperçu, à moins que la réflexion d’une glace n’eut trahi ma présence.

Jamais je n’oublierai ma stupéfaction profonde à l’aspect de son visage pâle et désolé !