Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/96

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core un autre amour… et dérouter ainsi les soupçons du monde ? — La route est simple, trouvant madame de Pënâfiel ainsi abattue, je ne puis m’empêcher de m’informer de la cause de ses chagrins, de lui offrir des consolations et de risquer peut-être un aveu qui lui servirait à un dessein dont je serai le jouet. —

Ou bien encore, devinant la tristesse, la mélancolie amère qui souvent m’accable, et dont jamais je ne lui ai parlé, elle feint sans doute ce simulacre de désespoir, afin d’amener des confidences misanthropiques de ma part sur la perte des illusions, les douleurs de l’âme, etc., et autres peines des plus ridicules à avouer, et de se moquer ensuite de mes niais épanchements.

Or, une fois convaincu de cette supposition, je ne trouvai aucune impertinence assez dure, pour prouver à madame de Pënâfiel que je n’étais pas sa dupe.

Encore une fois, rien de plus complètement absurde que ces craintes, que ces arrière-pensées. Maintenant que j’y songe de sang-froid, je me demande comment je n’avais pas seulement réfléchi qu’il fallait que madame de Pënâfiel fût assurée de ma visite ce jour-là, et de l’heure où je me présenterais chez elle, pour arranger cette scène ; que me prendre pour