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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/113

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— Mais, monsieur, songez donc que cela est impossible : encore une fois, les fonctions de pilote ne sont confiées qu’à des gens très-connus ; ils ne peuvent quitter leur poste que pour venir piloter les bâtiments qui entrent dans l’ile. Songez donc encore que ce mystic pirate était déjà mouillé à Porquerolles depuis plus d’un mois lors de l’arrivée du yacht de mylord aux iles d’Hyères… Songez donc que… Mais, — dit Williams en s’interrompant et en me quittant, — voici la lune qui se lève et se dégage des nuages ; sa clarté va nous servir pour atteindre le mouillage… Excusez-moi, monsieur… mais il me faut faire préparer les ancres…

Les raisons que m’avait données Williams, quoique solides en apparence, ne purent tout à fait me convaincre.

Pourtant, voyant que l’heure du débarquement approchait, et qu’en effet, au dire de gens expérimentés, la manœuvre du pilote avait été aussi prudente qu’habile, je fus forcé du moins de suspendre mou jugement, car jusqu’alors on ne pouvait faire aucun reproche à l’homme que je soupçonnais.

Le docteur monta sur le pont, me donna des nouvelles de Falmouth et me demanda des miennes.