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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/112

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sujet, je ne pus m’empêcher de demander à Williams s’il était bien sûr de cet homme.

— Aussi sur qu’on peut l’être ! Notre conseil de marine du port de Malte n’accorde jamais de commissions de pilotes qu’à des gens éprouvés… Celui-ci m’a montré sa patente ; elle est fort on règle. Tout en lui révèle, d’ailleurs, un excellent marin… et je commence à croire qu’il avait raison. Quoique nous soyons abrités par la terre, vous le voyez, nous ressentons encore si rudement la violence du vent, que cette tempête, renforcée des courants très-rapides qui portent à la côte, aurait bien pu y jeter notre yacht.

— Vous allez trouver mon idée bien étrange, — dis-je en hésitant à Williams, — mais quelquefois il me semble reconnaître dans ce pilote…

— Qui donc, monsieur ?

— Le capitaine des pirates contre lequel je me suis battu et que je croyais tombé à la mer.

— Il fait si noir que je ne puis voir l’expression de vos traits, monsieur, — répondit Williams, — mais je suis sur que vous riez en me disant cela.

— Je vous parle très-sérieusement, je vous jure.