soie rose-vif, tissé dans l’île, et la cambrure d’une petite mule de maroquin noir brodé d’argent.
Selon l’habitude des Grecs modernes, Daphné chantait en s’accompagnant, tandis que les deux jeunes filles qui dansaient au son de sa lyre répétaient son refrain à leur tour.
Voici la traduction de ces paroles ; elles n’ont rien de bien remarquable, et cependant je tressaille à l’accent de langueur passionnée avec lequel j’entends Daphné les chanter : c’est, je crois, un jeune fiancé qui parle à sa fiancée.
« Je suis blessé par ton amour, hélas ! Ah ! jeune fille ! jeune fille ! ton amour me consume, tu m’as frappé au cœur. Laisse-moi posséder tes charmes, et que les flammes dévorent ta dot. O jeune fille ! je t’ai aimée de toute mon âme, et tu m’as abandonné comme un arbre fané. »
Noémi et Anathasia semblent mettre en action les paroles de cette chanson par leur pantomime expressive.
La danse de Noémi la brune, qui remplit le rôle de l’amoureux, est virile et résolue, tandis que les poses d’Anathasia, la blonde fiancée, sont timides, suppliantes et chastes, comme