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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/145

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celles d’une jeune fille qui fuit ou qui redoute les caresses de son amant.

Noémi est grande et svelte.

Ses cheveux sont châtain-clair à reflets dorés, ses sourcils et ses cils sont très-épais et noirs comme du jais ; elle a les yeux d’un gris d’iris.

Rien de plus voluptueux que l’expression de ces yeux démesurément grands, presque toujours nageant, si cela peut se dire, sous une flamme humide ; son teint brun est peut-être un peu animé ; ses lèvres moqueuses et sensuelles sont peut-être d’un incarnat un peu dur, tant sa pourpre vive et sanguine tranche sur l’émail de ses dents ; son sourire, qui relève les coins de sa bouche fortement ombrée d’un duvet brun, a parfois quelque chose de trop passionné, de trop fougueux ; puis, par une singulière concordance, ses narines très-roses et très-dilatées semblent s’ouvrir davantage à chacun des mouvements qui soulèvent son sein sous l’étroit yellek ou corsage de soie cerise qui le cache à demi ; deux épaisses et longues tresses de cheveux nattées de ruban cerise s’échappent d’un fez de satin de même couleur qui couvre le sommet de sa tête, et tombent plus bas que sa taille souple, ronde, que l’am-