Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/18

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sorte que, si vous y consentez, nous partirons de Marseille pour Malte à bord de ma goélette ; une fois arrivés à Malte, je me charge d’obtenir du gouverneur, lord Ponsonby, l’autorisation de servir, avec mon yacht, comme auxiliaire des Grecs, quoique je ne sois pas philhellène, je vous le répète, et d’aller augmenter l’escadrille de lord Cochrane. Or, si vous le vouliez, pendant quelques mois, nous mènerions ainsi à bord une vie qui tiendrait un peu de la vie des chevaliers errants ou… des pirates ; nous trouverions là des dangers, des combats, des tempêtes ; que sait-on ? enfin, toutes sortes de choses neuves et un peu aventureuses qui nous sortiraient de cette vie mondaine qui nous pèse, et nous aurions peut-être le bonheur de voir réaliser mon idée fixe, c’est-à-dire de voir Canaris brûler un vaisseau turc, car je ne mourrai content que lorsque j’aurai vu cela ; qu’en dites-vous ?

Tout en trouvant singulier le goût de Falmouth pour l’expérimentation des brûlots, je ne vis aucune objection sérieuse à sa proposition. Je ne connaissais pas l’Orient ; bien souvent ma pensée s’était égarée avec amour sous son beau ciel. Cette vie paresseuse et sensuelle m’avait toujours séduit ; et puis, quoiqu’ayant