Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/17

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— Comment ? — lui dis-je avec étonnement ; — et quel rapport y a-t-il entre notre voyage et les Turcs ou les philhellènes ?

— Un rapport tout simple : je veux vous proposer d’aller en Grèce.

— Pour faire ?

— Avez-vous entendu parler de Canaris ? — me dit Falmouth.

— De cet intrépide corsaire qui a déjà incendié, avec ses brûlots, tant de vaisseaux turcs ? Certainement.

— Eh bien ! est-ce que vous n’avez jamais été tenté d’aller voir cela ?

— Mais d’aller voir quoi ?

— D’aller voir Canaris incendier un vaisseau turc ? — me dit Falmouth de l’air du monde le plus indifférent, et comme s’il eût été question d’assister à une course ou de visiter une manufacture.

— Je vous avoue, — lui dis-je en ne pouvant m’empêcher de sourire, — que je n’ai jamais eu, jusqu’à présent, cette curiosité-là.

— C’est étonnant, — reprit Falmouth ; — moi, depuis six mois, je ne rêve que de Canaris et de son brûlot… et je n’ai fait venir mon yacht de l’ile de Whigt à Marseille que dans l’intention de me passer cette fantaisie ; de