Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/20

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convenu que nous partirions des îles d’Hyères pour Malte aussitôt notre arrivée à Marseille.

Peu à peu la vue des objets extérieurs, le mouvement du voyage calmèrent ou plutôt engourdirent mes souffrances ; mais c’était avec inquiétude que je me laissais aller à cette sorte de bien-être passager ; je savais que mes chagrins reviendraient bientôt plus vifs. Ce sommeil bienfaisant devait avoir un cruel réveil. Il faut dire aussi que Falmouth se montrait de la cordialité la plus affectueuse, de l’enjouement le plus aimable, du caractère le plus égal.

Sa conversation et son esprit me plaisaient d’ailleurs beaucoup ; j’avais sincèrement apprécié sa délicatesse et son obligeance gracieuses lors de ses relations avec le mari d’Hélène.

Malgré ma froideur apparente et mes continuels sarcasmes contre l’amitié, — ce sentiment que je prétendais m’être si indifférent, — je me sentais quelquefois attiré vers Falmouth par une vive sympathie.

Alors, je le répète, ce voyage m’apparaissait sous un aspect charmant ; au lieu de le regarder comme une distraction fâcheuse et importune, je faisais des rêves d’or en songeant à tout ce qu’il pouvait avoir d’agréable, si je