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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/207

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mobile de la sienne. À l’entendre parler des nations européennes, on eut dit qu’elle parlait de ses sœurs chéries et non des rivales de son pays… J’ai l’air d’un vieil enfant en vous parlant si sérieusement de ce que vous prenez sans doute pour les rêveries d’une jeune femme romanesque, et pourtant vous ne sauriez croire l’excellent parti que je tire de sa disposition d’esprit si étonnamment enthousiaste de la paix et du bonheur de chacun… La sagesse consiste toujours, n’est-ce pas ? à se tenir dans un terme moyen également éloigné de toute extrémité. Or, lorsque je dois prendre une détermination importante, la politique généreuse et conciliatrice de madame de Fersen me marque une limite, notre politique traditionnelle de fourberie et d’égoïsme me marque l’autre. Il m’est donc alors très-facile de choisir un sage et prudent milieu entre ces deux exagérations.

« Enfin j’ai dû à cette tendance de l’esprit de madame de Fersen un autre avantage… celui de pouvoir affirmer que la femme de César n’avait jamais été soupçonnée… car, voyez-vous, lorsque la partie essentiellement aimante et dévouée du cœur de la femme trouve un brillant emploi de ses facultés, la femme ne cherche pas à les occuper ailleurs, surtout lorsque son